Résumé, Jobala gang, Destin AKPO

Diverses réalités insoupçonnables ou peut-être connues de la masse, sont ici peintes d'une manière humoristique et ordinaire mais avec toute la sincérité qui est requise. Même si l'on a connaissance de la plupart de certaines réalités d'entre celles décrites dans ce recueil de nouvelles, celui-ci n'est pas de trop. Si un commissaire en même temps qu'il est scrupuleux, rigoureux et austère à l'égard des délinquants ne tolère nullement la violence faite aux femmes, il a cependant commis des frasques qui ne l'honorent point. Nonobstant, son futur gendre pouvait redouter son courroux quand il apprendrait ce que lui, le gendre a fait à sa fille (EN ATTENDANT LE COMMISSAIRE KOUGBLENOU VOLCAN). Le fameux commissaire était probablement guidé par l'amour de la droiture. En revanche, il est certains qui vivent l'amour et le défient même à en mourir. Ils sont prêts à subir, endurer et surtout persévérer et espérer que l'amant ou l'aimé réponde à leur intense requête ou encore que les circonstances la favorisent. Rose et Serge depuis les bancs vont expérimenter cela et n'en seront que las et désarçonnés. Précisément lorsque les manipulations humaines s'invitent et ridiculisent le sacré et l'amour (AMOUR POINTU). Toujours est-il que le amor omnia vincit  n'est pas à ignorer dès lors que les liens noués si ardents qu'ils soient vont au-delà de la simple mort physique ou corporelle. Et cela même entre un bébé et un adulte (LA "BENJAMINE" DE PÉPÉ). Ailleurs ce bébé, devenu enfant voudrait juste voir ses vœux les plus simples mais chers se réaliser. Sensible aux douleurs et atrocités vécues par ses autres amis, Ho Tchang Tchen, en effet, entreprit d'écrire ses souhaits au Père Noël qui puisse tout réparer en un laps de temps (MON JOURNAL DE FAIM D'ANNÉE). Sans réponse parce que ses lettres ne sont jamais parvenues au destinataire, elle pouvait néanmoins confier son plus grand rêve à sa maman : porter le treillis. Certainement pour porter assistance aux personnes en danger. Les malheurs, cependant, les ayant abattues dans cette République trop trop démocratique, son rêve par la force des choses connut son accomplissement. Mais auparavant devenue une anonyme au carrefour de l'existence elle ne finit pas de faire l'expérience de l'amertume (LE RÊVE DE MA MÈRE). Très belle dans une autre vie, elle retrouva tout de même son identité : Pépélou. Mais grande commerçante qu'elle fut, elle subit d'autres affres. Son mari, Vanvanvan, contrarié par sa fortune qui lui devint insupportable se laissait remonter à la gorge les voix d'une jalousie exécrable et nocive. Pensant être ridiculisé, il se promit d'être le plus riche homme du village. Toutefois, pour finir, il n'en sera que le plus miséreux et déchu (JALOUSIE MÂLE). Ailleurs, les coups bas ont extrapolé le cercle familial pour s'étendre à toute une communauté de personnes. Un concours se tourne en une manifestation des querelles entretenues sous peu et se solde par une cacophonie burlesque et horrible. Les prétentions des uns furent brisées et d'autres retournent à de meilleurs sentiments (JOBALA GANG).

Encore une fois, Destin AKPO nous susurre que la misère humaine est déjà trop grande pour être cachée. Les injustices, les pleurs, les amertumes, les tristesses, les révoltes de ces êtres inoffensifs se vivent dans le mutisme le plus profond espérant bénéficier d'un secours qui va relever l'Homme de la poussière qui l'encrasse pour l'en débarrasser.

Géraud YOCLOUNON